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Lignon/Charpak-Broch

Audiencedu TGI de Paris
Mercredi 12 janvier 2005
affaire
Lignon/Charpak-Broch

Rappel : Lignon attaquait Charpak, Broch et l'éditeur (2 éditeurs en fait), pour avoir (dit-il) ruiné sa réputation (?!) via l'affaire du mystère du sarcophage d'Arles-sur-Tech, la "Sainte Tombe".

Pour faire court, outre le contenu du texte Charpak-Broch et le calcul de corrélation faux fait par Lignon (corrélation "eau de pluie" vs "eau dans le sarcophage"), les principaux termes du texte en cause étaient, en substance ou en forme :

parapsyphile à la dérive, menteur (/auvent), et fabuleux "statisticien" en action.

Quelques impressions d'audience

Après les remarques techniques des avocats sur la recevabilité ou non de la plainte de Lignon...

Charpak a fait une intervention fort sympathique, ciblée large pas spécifiquement sur le sarcophage, et assuré que les charlatans style Lignon ou Teissier étaient nocifs pour la société et pour le développement d'un esprit scientifique dans la population.

Charpak s'adressant à Lignon a tiré le boulet : Teissier a des diplômes que vous n'avez même pas !

Trois témoins ont été entendus pour la défense (Charpak-Broch-Editeurs), aucun pour l'attaquant (Lignon). Bref aperçu des dires.

Laurent PUECH (Assistant social) qui a explicité ce qu'il avait vu à Arles-sur-Tech (le sarcophage sans rien dessus), comment était situé le sarcophage et comment il s'était assuré via le curé d'Arles-sur-Tech qu'il n'y avait pas (après ses propres visites à lui, Laurent) et qu'il n'y avait jamais eu d'auvent au-dessus du sarcophage contrairement à ce qu'écrivait Yves Lignon.

- Patrick BERGER (Prof.agrégé de Sciences Physiques) a explicité pourquoi le "calcul" de corrélation de Lignon était faux et bien montré que le problème du sarcophage était résolu dès 1961 (encore contrairement à ce que clamait Lignon). Il a explicité qu'il fallait prendre en compte les valeurs (zéro, zéro) des deux mois sans pluie contrairement à ce qu'a fait Lignon dans son calcul de corrélation.

- Jean-Pierre KAHANE (Prof. d'université, Mathématiques) a explicité que la règle d'écolier (que dénonçait Lignon) était parfaitement justifiée et amplement suffisante et que des expériences avec des bouts de ficelle pouvaient également être des expériences de très grande importance (exemple historique à l'appui) et que cela montrait que M. Lignon ne comprenait pas grand chose à la démarche scientifique.

Il a également dit que Lignon n'était ni un mathématicien ni un statisticien et que les interrogations qu'il avait faites (encore une la veille de l'audition de son témoignage) de bases de données, avec plus de 400.000 auteurs mathématiciens et statisticiens, n'avait rien donné : Lignon est totalement inconnu au bataillon et il a... zéro publication scientifique.

Enfin ce mathématicien membre éminent de l'Académie des Sciences (eh oui, le principe d'autorité est important) a clairement montré que les calculs statistiques de Lignon étaient piteux et que, lui Kahane, sur le terme statisticien, il... aurait mis des DOUBLES guillemets !

(il l'a répété deux fois dans son témoignage et bien fortement)

L'information semble avoir été reçue 5 sur 5 par les juges.

L'avocat de Lignon ne savait plus très bien où aller et pour montrer, selon lui, la hargne, l'ire et la vindicte que le méchant loup Broch bavait sur l'agneau Lignon depuis de nombreuses années, il a... lu aux juges en direct un extrait (une douzaine de lignes) du livre de Broch "Le Paranormal" (Seuil).

Vous n'allez pas le croire, voici ce qu'il a lu :

"Afin de bien me faire comprendre, j'insiste sur le fait que le titre et la fonction ne sont en aucune manière ici supposés prouver la validité - ou la non-validité - de recherches parapsychologiques. Ce que je désire faire ressortir, c'est que l'on est en droit de se poser des questions sur la crédibilité d'expériences menées par un personnage qui se laisse attribuer des qualifications qu'il ne possède pas. En effet, que pensez-vous, dans la vie courante, de quelqu'un qui se dit, par exemple, architecte ou médecin sans l'être vraiment ? Bien sûr, vous regardez d'un oeil amusé ce désir de paraître et d' "épater" la galerie, mais l'hilarité ne vous empêche certainement pas d'accorder une crédibilité nulle à un tel personnage.

Exit donc le " professeur " Lignon, exit le " laboratoire de parapsychologie " de l'université de Toulouse !"

...[p. 92 de l'éd. poche de "Le Paranormal"]...

Non, c'est bien l'avocat de Lignon qui a lu ce texte.
Il a cloué son propre client.

Les avocats (un pour Charpak et Broch, un pour l'éditeur) ont ensuite ajouté à la charge de la barque et on a pu ainsi apprécier la production de pièces avec la précision clairement énoncée de "faux" et "usage de faux" (papier à en-tête de l'université de Toulouse-le Mirail trafiqué par Yves Lignon), etc...

En résumé :
Lignon présentait un visage fermé.
Il n'a même pas crié au martyre en sortie de la salle d'audience, il ne s'est pas présenté en nouveau Galilée.

Le jugement est mis en délibéré et sera rendu le 16 février 2005.

L'information a bien été reçue 5 sur 5 par les juges...

Un extrait significatif des attendus du jugement
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Dans de telles conditions, et s'agissant du point central du débat qui a pris des allures de polémique publique à laquelle le demandeur s'est incontestablement prêté, les auteurs d'un ouvrage de vulgarisation scientifique, qui souhaitent dénoncer, dans un style enlevé et volontairement critique, propre aux livres d'opinion, l'imposture qui consiste, selon eux, à faire relever d'une simple controverse scientifique qui opposerait les tenants d'hypothèses distinctes mais auxquelles s'attacherait une égale crédibilité, des faits que seule une présentation inexacte ou erronée rattacherait à de supposés mystères ou à des phénomènes paranormaux, ne sauraient être astreints, dès lors que le débat est manifestement légitime et l'enquête sérieuse, à aucune obligation de prudence dans l'expression de leur pensée autre que celle que dicte l'absence de dénaturation des propos de leur contradicteur et d'animosité personnelle à son égard.

Or, en l'espèce, les défenseurs n'ont nullement dénaturé les propos de M. LIGNON qui a inexactement affirmé dans son ouvrage "Les dossiers scientifiques de l'étrange" , alors que ce point de fait était manifestement central dans la controverse, que le sarcophage d'Arles-surTech était protégé par un auvent en sorte que la présence d'eau ne pouvait s'expliquer par la pluie.

Par ailleurs, le passage poursuivi, malgré la vivacité du ton, ne révèle pas l'animosité personnelle des auteurs à l'égard de M. LIGNON dès lors que le chapitre qu'il ont consacré au "Mystère d'Arles-sur-Tech" est explicitement présenté comme ayant été dicté par leur exaspération face à une émission de télévision se rapportant au sarcophage d'Arles-sur-Tech et au refus de ses producteurs de faire sa place à l'explication naturelle du phénomène, et que M. LIGNON n'est cité, parmi d'autres - notamment un journaliste de la presse locale - que sur trois pages dans un chapitre qui en comporte vingt et une et qui  a pour objet principal de commenter les études scientifiques du phénomène observé.
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D'abord il y a l'affaire dans laquelle Yves Lignon avait attaqué Charpak, Broch et éditions Odile Jacob (avec M. Jorland directeur de publication), puis s'était désisté (et donc ne peut être débouté puisqu'il s'est désisté ! ),

le jugement rendu le même 16 février 2005
dit explicitement :

jugement01

Puis il y a l'affaire jugée le même jour...

Lignon condamné

Notons que le condamné M. Yves LIGNON aux entiers dépens,

conservait le droit de faire appel...