Commençons par déblayer ce qui n'est pas contesté :
Je ne conteste pas les raies du quartz, minéral ubiquiste, à 20,8°, à 26,7°, à 50,2°.
Je ne conteste pas les raies de la calcite, à 29,5° et 43,2°.
Je constate que la raie de la calcite à 23°, pourtant présente, n'a pas été vue par M. Laquerbe.
Je constate que la même raie à 28°, soit une équidistance de 3,19 Å attribuée par M. Laquerbe tantôt à de la kaolinite, tantôt à de la mullite, n'appartient au spectre d'aucun de ces deux minéraux.
En revanche elle peut signaler soit un ou plusieurs micas, soit un ou plusieurs feldspaths. L'équidistance est trop courte pour appartenir à la structure du rutile TiO2.
Diffractogramme référencé à "terre jaune" :
Là, nouvelle difficulté : la figure est encore plus déformée à la reproduction. Les hors-équerre sont encore plus accusés, et il n'y a même pas de parallélisme entre les deux traits d'ordonnées. L'échelle des angles n'est pas la même en haut et en bas. Dans ces condtions, l'étalonnage des raies est fort compromis.
Là encore, M. Laquerbe prétend y détecter de la mullite, aluminosilicate métamorphique, aux angles 28°, 9,2° et 8,8°.
Voyons donc les trois équidistances principales de la mullite :
Adresse de référence :
http://webmineral.com/X-Ray.shtml#1.63323.39(1) 3.428(0.95) 2.206(0.6) Formule : Al(4+2x)Si(2-2x)O(10-x) where x =0.17 to 0.59
Traduction en angles pour une anticathode de cuivre :
26,3°, 26°, et 40,9°.
Or de toute évidence, il n'y a aucune raie à 26°, aucune raie à 40,9°, et une éventuelle raie à 26,3° est masquée par la raie principale du quartz à 26,7°.
Sur les deux diffractogrammes, on lit une petite raie à 40,5°. Elle est identifée comme "Q+K" par M. Laquerbe sur le premier diffractogramme, et omise sur le second. Or si l'on examine le spectre de raies publié par G. W. Brindley et S. Ali en 1961, complété par la feuille de calcul chlorite.ods disponible en ligne sur mon site à l'adresse deonto-ethics.org/resources/chlorite.ods on trouve les raies des plans (2 2 -2) de la chlorite à 40,2° et (2 2 1) à 40,7°. Valeurs susceptibles de varier selon les substitutions atomiques. Valeurs très proches aussi des raies signalées pour les plans (1 3 3) et (2 0 -4) à 40°
Conclusion locale pour la raie à 40,5° : peu probable pour de la mullite, plus probable pour une chlorite..
La suite est empruntée à
http://webmineral.com/X-Ray.shtml et ne passera pas au formatage forum.
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Seconde conclusion quand aux raies prétendues par M. Laquerbe être de la mullite : celle à 8,8° provient clairement d'une argile micacée telle que illite ou glauconie, voire d'un mica tel que la muscovite.
La raie à 9,2° demeurant encore inexpliquée.
Ce petit catalogue omet hélas une raie très caractéristique à 6,4°, qui correspond aux 14,3 Å d'équidistance basale des chlorites. Or cette raie est bien présente, mais M. Laquerbe ne l'a pas vue.
Or regardez bien les raies à 12,4°, à 24,9° où M. Laquerbe croyait déceler de la kaolinite : à chaque fois on trouve là une raie d'une chlorite.
Or autant des chlorites sont vraisemblables dans cette plaine sédimentaire au SE de Takestan, autant une kaolinite y est fortement improbable. Ce sont des profils bien trop mal drainés, à pH trop peu acide.
Nous avons besoin de spectres plus complets pour plusieurs minéraux. Ceux de minéraux plus spécifiquement argileux seront ici recopiés du Caillère et Hénin, Minéralogie des argiles, éd. Masson, de 1963.
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