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Auteur Sujet: "Un argumentaire contre des décisions précipitées au sujet du climat"  (Lu 4269 fois)

Jacques

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http://www.pensee-unique.fr/paroles.html#lindzenII

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08/03/11 :  Richard Lindzen fait le point sur les incertitudes et les incohérences de la science climatique ainsi que sur les enjeux économiques, politiques, sociétaux etc. du débat sur le climat.

lindzen5Richard Lindzen, le Climatologue renommé du MIT, dont tous les lecteurs de ce site ont souvent entendu parler, (cette page, ce texte, ici et encore ici, entre autres ) a publié un texte, relativement concis, qui fait le point sur les divergences cruciales qui existent entre les modèles climatique et les observations. Dick Lindzen donne aussi son point de vue sur les raisons de la persistance de l'activisme climatique en dépit des graves incohérences et incertitudes dont souffre la science climatique.

Ce texte est certainement rédigé à l'intention des décideurs américains. Il s'inscrit dans le débat qui a cours actuellement depuis l'ouverture des sessions de la chambre des représentants (et du Sénat) nouvellement élus (le "mid term", c'est à dire l'élection qui a lieu précisément au milieu du mandat présidentiel, selon la constitution US).
GWPF

L'article original a été publié dans le site britannique du GWPF (The global warming policy Foundation, fondé en 2009 par Lord Lawson of Blaby avec le Dr Benny Peiser) dans le comité scientifique duquel siège Richard Lindzen aux côtés d'autres personnalités (dont Vincent Courtillot , Freeman Dyson, Will Happer, Al Lewis, Paul Reiter etc.).

Voici une traduction en français de cet article récent de Dick Lindzen :

Richard Lindzen : Samedi, le 15 janvier 2011

"Un argumentaire contre des décisions précipitées au sujet du climat"


"La notion d'un climat, statique et immuable, est étrangère à l'histoire de la terre ou de toute autre planète enveloppée d'un fluide. Le fait que le monde développé soit devenu hystérique vis-à-vis de variations de quelques dixièmes de degré de l'anomalie des températures globales moyennes stupéfiera les générations futures. Une telle hystérie résulte simplement de l'analphabétisme scientifique d'une grande partie du public, de sa sensibilité à la substitution de répétitions en lieu et place de la vérité et à l'exploitation de ces faiblesses par les politiciens, les promoteurs de l'environnement et, après 20 ans de roulements de tambour par les mass-média, de beaucoup d'autres, aussi.

Le climat est en perpétuelle évolution. Nous avons eu des périodes glaciaires et des périodes plus chaudes. C'est ainsi que des alligators ont été découverts au Spitzberg. Des périodes glaciaires se sont produites au cours de cycles de cent mille ans depuis les 700 mille ans derniers et il y a eu des périodes antérieures qui ont été plus chaudes qu celles d'aujourd'hui malgré des niveaux CO2 inférieurs à ceux que nous connaissons. Plus récemment, nous avons connu la période chaude de l'Optimum Médiéval suivi du Petit Âge glaciaire. Durant cette dernière période, les glaciers alpins ont progressé, au grand dam de villages submergés. Depuis le début du 19ème siècle, ces glaciers ont reculé. Pour parler franchement, nous ne comprenons pas pleinement ces avances et ces retraits.

Pour de menus changements du climat associés à quelques dixièmes de degrés, il n'est nul besoin d'invoquer une quelconque cause externe. La Terre n'est jamais parfaitement à l'équilibre. Les mouvements des vastes masses océaniques où la chaleur se déplace entre les couches profondes et la surface, induisent des variations à des échelles de temps s'étendant de quelques années à des siècles. Des travaux récents (Tsonis et al, 2007), suggèrent que cette variabilité est suffisante pour expliquer tous les changements climatiques depuis le 19ème siècle.

Pour ce qui est du réchauffement survenu depuis 1979, il existe un problème supplémentaire. Le rôle dominant de la convection des cumulus au dessus des tropiques exige que la température suive approximativement ce que l'on appelle un profil adiabatique humide. Cela nécessite que le réchauffement dans la partie supérieure de la troposphère tropicale soit 2 à 3 fois plus important qu'à la surface. De fait, tous les modèles indiquent clairement cela (NdT : C'est le hotspot, voir ce billet), mais non les observations. Et ceci signifie que quelque chose est erroné dans les données.

Il est bien connu qu'au-dessus d'environ 2 km d'altitude, les températures tropicales sont suffisamment homogènes horizontalement pour que l'échantillonnage ne pose pas de problème. Au-dessous de 2 km (grossièrement à la hauteur de ce qui est considéré comme le lieu d'inversion des vents dominants), il y a beaucoup plus de variabilité horizontale et, donc, il y a un problème d'échantillonnage important. Dans ces conditions, il est raisonnable de conclure que le problème réside dans les données de surface et que la tendance réelle à la surface est d'environ 60 % trop élevée. Même la tendance revendiquée se trouve être plus élevée que celle que les modèles ont prévue, malgré l'inclusion d'un facteur compensatoire arbitraire en raison du refroidissement dû aux aérosols. La contradiction a été soulignée par Lindzen (2007) et par Douglass et al (2007).

Inévitablement dans la science du climat, quand il y a conflit entre données et modèles, on peut compter sur une petite coterie de scientifiques pour modifier les données. Ainsi, Santer et al (2008), soutiennent que l'élargissement des incertitudes dans les observations et les modèles pourraient , marginalement, éliminer l'incohérence. Que les données nécessitent toujours une correction pour s'accorder avec les modèles est totalement non plausible. C'est l'indicateur d'une certaine corruption qui règne dans la communauté de la science climatique.

Il se trouve qu'il y a une vérification, beaucoup plus fondamentale et sans équivoque, du rôle des rétroactions dans le renforcement de l'effet de serre qui montre également que tous les modèles exagèrent fortement la sensibilité de climat. A ce point, nous devons noter que l'effet de serre agit en limitant le refroidissement du climat par la réduction du rayonnement net sortant. Pourtant, l'effet de la seule augmentation du CO2 ne cause pas, en fait, beaucoup de réchauffement (environ 1° C pour chaque doublement du CO2).

Les prédictions les plus importantes des modèles climatiques sont dues au fait que, dans ces modèles, les acteurs de l'effet de serre les plus importants, vapeur d'eau et nuages, ont pour effet d'amplifier fortement n'importe quel effet du CO2. Ces acteurs sont considéré comme des rétroactions positives. Cela signifie que les augmentations de la température de surface, sont accompagnées par des réductions de la radiation sortante nette – renforçant ainsi l'effet de serre. Tous les modèles climatiques montrent de tels changements lorsqu'ils sont forcés par les températures de surface observées. Les observations satellites du budget de radiation de la terre nous permettent de déterminer si une telle réduction du flux sortant accompagne, dans la réalité, les augmentations de la température de surface. Les données satellites recueillies par l'instrumentation ERBE (Barkstrom, 1984, Wong et al, 2006) montrent que la rétroaction naturelle est fortement négative - réduisant fortement l'effet direct du CO2 (Lindzen et Choi, 2009) en profonde contradiction avec le comportement des modèles. Cette analyse met en évidence le fait que même lorsque tous les modèles sont d'accord, ils peuvent tous se tromper et que c'est le cas pour l'importante question de la sensibilité climatique. Malheureusement, le papier de Lindzen et Choï (2009) contenait un certain nombre d'erreurs, mais comme il est montré dans un papier actuellement en phase de relecture, ces erreurs n'affectaient pas la conclusion principale.

Selon le GIEC, le forçage des gaz à effet de serre d'origine humaine atteint déjà environ 86 % de l'effet d'un doublement du CO2 (environ la moitié provenant du méthane, du NO2, des fréons et de l'ozone) et les prédictions alarmantes dépendent des modèles pour lesquels la sensibilité au doublement du CO2 est supérieure à 2°C. Ceci implique que nous devrions déjà avoir beaucoup plus de réchauffement que celui que nous avons constaté jusqu'ici, même si on suppose que tout le réchauffement actuel est d'origine humaine. Cette contradiction est rendue encore plus évidente du fait de l'absence de réchauffement net du globe, statistiquement significatif, depuis quatorze ans. Les modélisateurs expliquent cette situation, comme nous l'avons déjà noté, en soutenant que les aérosols ont annulé une grande partie du réchauffement (Schwartz et al, 2010) et que les modèles prennent en compte de manière adéquate la variabilité naturelle intérieure spontanée. Pourtant, un papier récent (Ramanathan, 2007) montre que les aérosols peuvent aussi bien réchauffer que refroidir, alors que les scientifiques du Hadley Centre pour la Recherche Climatique au Royaume-Uni ont récemment noté que leur modèle ne rend pas compte de manière appropriée de la variabilité interne naturelle, démolissant ainsi le socle de l'attribution emblématique du GIEC (Smith et al, 2007).

D'une façon intéressante (quoique non inattendue), l'article britannique n'a pas insisté sur ce point. Ils ont plutôt supposé que la variabilité naturelle interne avait marqué le pas en 2009, permettant au réchauffement de reprendre. Reprendre ? Marquer le pas ? Donc le fait que le réchauffement a cessé depuis les quatorze ans passés est admis. Il faut noter que, plus récemment, les modélistes allemands ont déplacé la date de 'la reprise' en 2015 (Keenlyside et al, 2008).

Les alarmistes du climat répondent que certaines des années les plus chaudes enregistrées se sont produites pendant la décade passée. Étant donné que nous sommes dans une période relativement chaude, ce n'est pas surprenant, mais cela ne dit rien des tendances.

Étant donné que les éléments de preuve (et je n'en ai présenté que quelques-uns parmi de nombreux autres) impliquent fortement que le réchauffement d'origine anthropique a été grandement exagéré, l'alarme vis-à-vis d'un tel réchauffement voit sa base se réduire en proportion. Cependant, un point vraiment important est que les arguments en faveur de cette alarme resteraient toujours faibles, même si le réchauffement d'origine anthropique était significatif. Les ours polaires, la banquise arctique d'été, les sécheresses et les inondations régionales, le blanchiment du corail, les ouragans, les glaciers alpins, la malaria, etc. dépendent tous, non pas d'une moyenne globale d'anomalie de température de surface, mais d'un très grand nombre de variables régionales incluant la température, l'humidité, la couverture nuageuse, les précipitations et la direction et l'amplitude des vents. L'état de l'océan est aussi souvent crucial. Notre capacité à prévoir n'importe lequel d'entre ces événements au cours de périodes au-delà de quelques jours, est minimale (un modélisateur de premier plan y fait allusion en précisant qu'il s'agit essentiellement d'une devinette).

Pourtant, chacun des pronostics catastrophiques dépend du fait que chacun de ces domaines se trouve à l'intérieur de limites particulières. La probabilité que n'importe quelle catastrophe spécifique se produise dans la réalité est quasi nulle. C'était tout aussi vrai pour les premières prédictions de famines pour les années 1980, le refroidissement global des années 1970, le bug de l'an 2000 et beaucoup d'autres. Régionalement, les fluctuations annuelles de température sont plus de quatre fois plus grandes que les fluctuations de la moyenne globale. Une grande partie de ces variations doit être indépendante de la moyenne globale, sinon la moyenne globale varierait de manière beaucoup plus importante. Ceci indique simplement que, pour chaque situation spécifique, les facteurs autres que le réchauffement climatique sont les plus importants. Cela ne veut pas dire que les désastres ne se produiront pas ; ils se sont toujours produits et cela ne changera certainement pas dans l'avenir. Lutter contre le réchauffement climatique au moyen de gestes symboliques n'y changera certainement rien. En outre, l'histoire nous a appris que plus de richesse et de développement peuvent profondément augmenter notre résilience.

Au vu des considérations précédentes, on peut raisonnablement se demander quelles sont les raisons qui sous-tendent l'alarmisme que nous connaissons actuellement et, plus particulièrement, quelle est la justification de la recrudescence étonnante de l'alarmisme durant ces quatre dernières années. Quand une affaire comme le réchauffement climatique, reste présente pendant plus de vingt ans, de nombreux programmes sont conçus pour exploiter la question. Les objectifs du mouvement environnemental visant à l'acquisition de plus de pouvoir, de plus d'influence et visant à recueillir des dons, sont raisonnablement clairs. De même, sont évidents les intérêts des bureaucrates pour qui le contrôle du CO2 est un rêve matérialisé. Après tout, le CO2 est un produit de la respiration, elle-même. Les politiciens peuvent y voir une possibilité de taxation qui sera acceptée volontiers, parce qu'elle est nécessaire pour "sauver" la Terre. Les nations ont découvert comment exploiter cette affaire pour gagner des avantages dans la compétition. Mais, en ce moment même, les choses sont allées beaucoup plus loin. Le cas d'ENRON (une société d'énergie Texane en faillite aujourd'hui) est éclairant à cet égard. Avant de se désintégrer dans un feu d'artifice de manipulations malhonnêtes, ENRON avait été un des lobbyistes les plus actifs pour le protocole de Kyoto. ENRON espérait devenir une société spécialisée dans les échanges des droits d'émission de carbone. Il ne s'agissait pas d'un mince espoir. Les droits ont toutes les chances de s'élever à plus d'un millier de milliards de dollars et les commissions d'atteindre plusieurs milliards de dollars. Les fonds de pension examinent avec une grande attention les opportunités ; ainsi était-ce le cas chez feu Lehman Brothers. Goldman Sachs a fait intensément pression pour le projet de loi du "Cap and Trade" et elle est bien placée pour en récolter des milliards. Ce n'est certainement pas un hasard si Gore, lui-même, est associé à de telles activités. La vente des indulgences est déjà en plein essor avec les organisations de vente de crédits d'empreinte carbone tout en reconnaissant parfois que les compensations sont inutiles. Les possibilités de corruption sont immenses. Archer Daniels Midland (le plus grand agro-alimentaire d'Amérique) a fait pression avec succès pour les besoins d'éthanol comme carburant, et la demande d'éthanol a peut-être déjà contribué à de fortes augmentations des prix du maïs et aux problèmes rencontrés dans les pays émergeants (sans parler des plus faibles performances des véhicules). Et enfin, il y a les bonnes intentions de nombreux individus qui se sont laissés convaincre par les propagandistes qu'en acceptant la vision alarmiste des changements climatiques d'origine anthropique, ils font preuve d'intelligence et de vertu. Pour ces derniers, leur bien-être psychique est en jeu.

Avec tous ces enjeux, il est facile d'imaginer que la possibilité que le réchauffement pourrait avoir cessé et que l'argument du réchauffement majoritairement anthropique se désintègre, puisse susciter un sentiment d'urgence. Pour ceux qui sont engagés dans les opportunités les plus vénales, la nécessité d'agir rapidement, avant que le public n'apprécie la situation, est tout-à-fait réelle. Cependant, pour les décideurs les plus sérieux, la nécessité de résister courageusement à l'hystérie apparaît clairement. Gaspiller des ressources dans une lutte symbolique contre un quelconque changement climatique, n'est pas un substitut à la prudence. Pas plus qu'adhérer à l'hypothèse que le climat de la Terre a atteint un point de perfection au milieu du vingtième siècle, n'est un signe d'intelligence.

Références : (C'est la liste des références des articles cités dans ce texte.Vous les retrouverez dans le texte original. L'essentiel de ces références a déjà été examiné dans ce site)

Richard Lindzen est le Alfred P. Sloan Professeur de Météorologie au Massachusetts Institute of Technology. Il est également membre du Conseil Scientifique du GWPF."

Un grand merci à jmr qui a déjà contribué à la traduction de plusieurs documents figurant sur ce site (et aussi sur Skyfall) dont, en particulier, la première version du rapport du NIPCC.

Quelques remarques :

-L'article de Lindzen, traduit ci-dessus est, en réalité, une mise à jour, implémentée à l'aide de résultats récents, du texte beaucoup plus détaillé qui vous avait été présenté dans cette page.

-Concernant les causes de ce qu'il appelle "l'hystérie climatique", Richard Lindzen avance une analyse qui rejoint celle que j'avais rapportée dans ce billet. En bref, contrairement à une opinion que répandent, à dessein, les supporters du GIEC, la plupart des climato-réalistes pensent qu'il ne s'agit pas d'un "complot" organisé mais plutôt de la convergence d'intérêts d'un certain nombre de corporations qui ont saisi l'opportunité du réchauffement climatique anthropique pour faire progresser leurs agendas (et(ou) leurs revenus). yanngiec

-Lindzen n'est pas tendre non plus avec ceux pour lesquels cette affaire est devenu une affaire de "bonne conscience" et dont "le bien-être psychique est en jeu". C'est une assez bonne description de la volonté de d'affranchir du sentiment de culpabilité qui a submergé nombre de nos concitoyens plus crédules que les autres, après plus de 20 ans de matraquage médiatique. D'autres, moins gentils, rappellent les citations de Lénine qui qualifiait "d'imbéciles utiles" ceux qui voulaient participer à un combat sans en percevoir les enjeux.

-Enfin, Lindzen accuse frontalement ses collègues, adhérents au GIEC, de constamment manipuler ou de remettre en question les données observées, pour les rapprocher autant que possible des résultats des modélisations (sans y parvenir, le plus souvent). Selon lui "C'est l'indicateur d'une certaine corruption qui règne dans la communauté de la science climatique.". De fait et comme Lindzen l'a fait remarquer dans un précédent article, s'il est absolument normal que l'on commette des erreurs, il est totalement improbable que les corrections apportées aillent toujours dans le même sens : Celui du réchauffement climatique anthropique.

A suivre....
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences