Search

Nous agissons comme contrôle qualité externe et incorruptible.
Chacun peut nous faire des remontrances. Le devoir de résipiscence s'applique à tous.
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.

novembre 24, 2024, 07:18:02

Login with username, password and session length

Shoutbox

Membres
Stats
  • Total des messages: 815
  • Total des sujets: 330
  • Online Today: 317
  • Online Ever: 378
  • (novembre 20, 2024, 08:35:39)
Membres en ligne
Users: 0
Guests: 264
Total: 264

264 Invités, 0 Membres

Auteur Sujet: La Souris Truquée - Enquête Sur La Fraude Scientifique.  (Lu 8675 fois)

Jacques

  • Administrator
  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 809
La Souris Truquée - Enquête Sur La Fraude Scientifique
de William Broad et Nicholas Wade, au Seuil.

Honte sur moi, j'ai gardé ce livre six semaines, sans réussir à en faire une note de lecture.
Heureusement d'autres ont fait le travail avant moi :

Citer
LA SOURIS TRUQUEE


Sous ce titre, deux journalistes américains, W. Broad et N. Wade, ont publié une étude sur les fraudes dans la recherche (1). Le sujet est aujourd'hui à la mode mais les auteurs ne cèdent pas à la facilité et fournissent, entre des récits qui se lisent comme des romans policiers, une réflexion globale sur l'épistémologie. On a coutume d'opposer deux écoles, les "internalistes" pour qui la recherche suit les lois de la logique pure et les "externalistes" pour lesquels les contraintes socio-économiques régulent le métier de chercheur. Les "internalistes" ont été représentés notamment par le cercle de Vienne entre les deux guerres. Les "externalistes", avec des historiens comme Thomas Kuhn (2) ou des philosophes comme Paul Feyerabend (3), sont à l'origine de la sociologie de la science qui, à partir de groupes parisiens autour de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, prépara, au début des années 70, la conception actuelle de ce que doit être la culture scientifique et technique.

Il est clair que W. Broad et N. Wade se situent résolument dans le camp des "externalistes". Les fraudes scientifiques sont pour eux ce que j'avais appelé la "pathologie de la science normale" (4), c'est-à-dire des manifestations anormales mais inévitables dans le fonctionnement normal de la recherche. Les pois ridés de Mendel, les pseudo-fossiles de Piltdown, les crapauds de Kammerer, les statistiques inventées de Burt, les souris de Summerlin... ne sont pas que des cas particuliers. Chaque chercheur, dans sa carrière, a été témoin de résultats "arrangés" sans que le coupable soit inquiété, de travaux appropriés sans vergogne, de piratages en tout genre...

L'intérêt du livre de Broad et Wade est de nous donner, sous une forme attrayante, une leçon d'épistémologie moderne. A ceux qui n'ont ni le temps, ni le goût de lire Popper, Kuhn ou Feyerabend, il y a là un ouvrage décapant sur ce qu'est réellement la culture scientifique vécue par les chercheurs. Ceux qui, à cette lecture, perdront leurs illusions, se seront sans doute rapprochés de la vérité.


Jacques de CERTAINES





Citer

Résumé :

Si la fraude a cessé d'être un sujet tabou pour alimenter la presse à sensation, c'est en partie grâce à La Souris truquée. En montrant que même les plus célèbres savants, de Ptolémée à Newton, ont succombé à la tentation falsificatrice, W. Broad et N. Wade ont initié une série de travaux indispensables pour comprendre la science actuelle. A cause de sa structure hiérarchique favorisant les élites, et de ses méthodes forgées pour la recherche désintéressée de la vérité, la science est très vulnérable aux trucages, plagiats et autres abus de pouvoir. Nier qu'elle soit, comme toute autre activité sociale, le champ des ambitions, des rivalités ou des illusions rend incompréhensible l'incroyable histoire de ce biologiste qui, pour simuler l'effet d'une greffe, peignit en noir la peau de ses souris.

Cette enquête sur la face cachée de la science donne de l'activité scientifique une image plus juste et plus humaine - trop humaine pour ne pas contribuer efficacement à rapprocher de la science le grand public.


A propos de l'auteur :

William Broad. Diplômé en histoire des sciences, est journaliste à Science et Nature. Il a reçu le prix de journalisme Science et Société.

Nicholas Wade fait partie de la rédaction du New York Times, après avoir travaillé pour Science et Nature.


Sommaire :

# Un idéal défiguré
# Les supercheries à travers l'histoire
# L'ascension des carriéristes
# Les limites de la reproductibilité
# Le pouvoir de l'élite
# Illusion et crédulité
# Le mythe de la logique
# Maîtres et apprentis
# A l'abri de la censure
# Repli forcé
# L'échec de l'objectivité
# La fraude et la structure de la science


Notice établie par DECITRE, libraire

Conclusion unanime :
procurez-vous ce livre, et lisez-le au moins une fois !
La science se distingue des autres modes de transmission des connaissances, par une croyance de base : nous croyons que les experts sont faillibles, que les connaissances transmises peuvent contenir toutes sortes de fables et d’erreurs, et qu’il faut prendre la peine de vérifier, par des expériences