Jacques Lavau
9 avenue Voltaire
69120 Vaulx en Velin
04 78 ** ** **
Email : jacques at caton-censeur.org

D.E.A. Mécanique des Solides Orsay
Ingénieur Génie Industriel Orsay
Marketing Industriel C.N.A.M.
Informatique Industrielle H.E.I.
Licence de Psychologie Lyon 2002



            Tribunal arbitral
            Palais de Justice
            .
            75001 PARIS
26 novembre 2008

ATTESTATION - TEMOIGNAGE
Version avec suppression du nom de l'escroqué.

Je soussigné Lavau, Jacques
Né le 14 janvier 1944 à Toulouse (Haute Garonne)
Résidant 9 avenue Voltaire, 69120 Vaulx en Velin, France.
Retraité, ancien ingénieur de recherches, ancien professeur de mathématiques et de sciences.

Sans aucun lien ni de parenté ni d'alliance avec les parties au procès, ni de subordination à leur égard, de collaboration, ni de communauté d'intérêt avec elles.

La présente attestation n'est pas manuscrite : je n'ai jamais récupéré toute l'innervation de mes mains depuis septembre 1960, et depuis trente-sept ans, je rédige directement  au clavier, machine à écrire puis ordinateurs, et non à la main. Mon écriture manuscrite n'est pas utilisable : moi-même suis souvent incapable de relire mes notes de cours. La présente attestation est accessible à l'adresse http://deonto-ethics.org/resources/temoignage_seul.html et je suis seul à avoir les clés du site, comme administrateur fondateur.

Atteste avoir assisté ou personnellement constaté les faits suivants :

1- Je suis témoin direct de décembre 1982 à juin 1983 du comportement pathologique, de charlatan despotique, de M. Michel Laquerbe envers la société Stargil S.A. J'étais à l'époque ingénieur de recherches, salarié par Stargil S.A.

2 - Je suis témoin indirect, via MM. Henri de Gail, Jean-Philippe Fédi, Jean-Louis Gleizes, et André Le Roux (Ingénieur au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées), de ses actes durant les années 1980 à 1984.

3 - Je suis témoin indirect, via M. Joseph Davidovits, président de CORDI S.A., de la réplique du CTTB (Centre Technique des Tuiles et Briques) au même Davidovits : "On veut bien collaborer avec vous, à condition que vous n'ayez rien à voir avec les gens de Stargil, là, les messieurs Laquerbe et Tatard ! ", année 1978, plus ou moins un an.

4 - Au temps où j'étais abonné aux revues "L'industrie Céramique", et "Ciments, Bétons, Plâtres, Chaux", éditions Septima, soit les années 1977-1982, j'ai vu deux articles triomphalistes écrits par Michel Laquerbe dans  "L'industrie Céramique", pour son mélange argile-ciment. Mes archives ont été détruites depuis. Je me souviens que le Leitmotiv de M. Laquerbe était que quoi que ce soit "ne pose pas de problèmes". En particulier, selon lui, le comportement à l'eau et au gel, "ne pose pas de problèmes". Ce qui se révèlera un mensonge éhonté, révélé en octobre et novembre 1982 par les désastres en production de l'usine Stargil à Saint-Méen le Grand, et par les mesures de contrôle du CTTB.

5 - Alerté par la famille [Iran], qui a trouvé sur le Net mon Mémoire de Licence de Psychologie, de juin 2002, "Un cas d'inculture d'entreprise, exploitable par un escroc : le cas Stargil, 1983 –1984 (en perspective dans la galerie des escrocs et imposteurs)", j'interviens à titre d'expert sur le dossier technique qui m'a été communiqué. Dans un second document, j'attesterai donc des nombreuses fautes professionnelles inadmissibles commises par les équipes d'ingénierie SBF, A6MI et CMA dirigées de fait par Michel Laquerbe. Je détaillerai les incompétences que M. Laquerbe prouve quand il fait semblant d'étudier une "argile", ici ce limon sableux des environs de Bu'hin, province de Qazvin (Iran). Plus brièvement j'exposerai les carences de l'ingénierie, elle aussi responsable de lourdes fautes professionnelles.

Je vais donc détailler ci après les points 1, 2. Le point 5 sera détaillé dans un second document.


"Noblesse de l'argile", "cristallisation à froid"

J’espère qu’on aura apprécié les sophismes qui composent ce court texte publicitaire.

Expliquer l’escroquerie intellectuelle : « Cristallisation à froid des argiles ».

A l’école, vous avez appris que les argiles sont des roches imperméables et plastiques quand humides, modérément dures à sec, et happant la langue, donc microporeuses à sec. L’état cristallin est un état solide caractérisé par un ordre à grande distance, au moins une dizaine de distances interatomiques, et rarement au delà du millimètre, très rarement jusqu’au mètre (certains micas muscovites provenant des pegmatites de l’Oural, ainsi qu’une ou deux dendrites accidentelles dans un lingot de fer refroidi trop lentement, et surtout les monocristaux de l’industrie du silicium pour l’électronique, atteignent le mètre avec un seul cristal). Les métaux usuels sont tous cristallins, mais les cristaux que les composent sont indiscernables à l’œil nu, et même pas toujours au microscope optique de métallographie. Ces ordres à grande distance sont atteints par la répétition régulière dans trois dimensions de l’espace d’un même motif élémentaire. Ce motif élémentaire est appelé la maille cristalline. Par exemple dans le gros sel de cuisine, la maille cristalline est cubique, et vous pouvez voir à l’œil nu les cristaux résultants..

Dans les sols et les fonds marins, les argiles SONT cristallines. En revanche, les cristaux sont généralement trop petits pour être discernables au microscope optique, et relèvent bien davantage du cristallogramme X (par exemple en chambre Debye-Scherrer) que même du microscope électronique. Les tailles de grains typiques vont du centième de micromètre à un petit nombre de micromètres, pour les kaolins les plus grossiers. Ces grains sont plats, éventuellement enroulés.


Kaolinite de Nubie

Dans les fours céramiques, les argiles fondent en partie, et après cuisson les grains les plus grossiers restent reliés par un verre. Ce verre n’est autre que la phase liquide, précédemment fondue, qui s’est figée sans recristalliser.

Les aires spécifiques des argiles vont de 650 mètres carrés par gramme pour les argiles gonflantes type montmorillonite ou hectorite, à la dizaine de mètres carrés par gramme pour les plus grossières, mais encore pures. Aires à réduire en proportion de la teneur en argile d’un sol ou d’une roche réelle : les sables et schistes ont des aires spécifiques négligeables en regard de celles des argiles.

Exception : un petit groupe de matériaux argileux sont assez peu cristallisés pour être qualifiés d’amorphes, ce sont les allophanes, présentes dans les sols volcaniques sous lessivage tropical, et considérées comme précurseurs de la kaolinite. La kaolinite nécessite un nombre d’années respectable pour atteindre la forme  cristalline sous laquelle on l’exploite dans les carrières actuelles. Il semble qu’il faille au moins une alternance saison-sèche-saison-humide pour édifier chaque feuillet cristallin de sept Ångströms, et je ne serais pas étonné d’apprendre qu’il en faille plusieurs dizaines, au moins un cycle solaire de onze ans. La kaolinite présente la particularité d’être la plus alumineuse des argiles (un aluminium pour chaque silicium), et électriquement neutre, donc très pauvre en cations échangeables (en principe aucun, à peine aux bords latéraux, où les liaisons brisées peuvent se polariser légèrement en présence d’ions en solution).

Dans le monde, la principale synthèse des kaolinites a toujours été dans les sols tropicaux très lessivés.

Son schéma structurel, en élévation :


elevation structure kaolinite
et  parallèlement au plan de base :

Plan de base kaolinite

Les grands lessivages tropicaux (plus de deux mètres d’eau par an) ne laissent dans le profil de sol que les oxydes et hydroxydes de fer ferrique (goethite et hématite, plus d’autres formes non nettement cristallisées), l’hydroxyde d’aluminium (gibbsite), la kaolinite, et quelques minéraux difficiles à dissoudre, tels que des quartz résiduels, la magnétite, le zircon… Les bauxites sont toujours d’anciens sols tropicaux (ferrallitiques selon la nomenclature des pédologues) enlevés par l’érosion, et accumulés un peu plus bas.

La latérite selon la description originelle de Buchanan fut décrite aux Indes comme un sous-sol perpétuellement humide, que l’on coupe à la bêche et qui durcit définitivement à l’air, jusqu’à devenir en quelques jours plus dur qu’une brique cuite. Cette propriété originelle de la « plinthite » (nomenclature moderne) est surtout due à des formes non cristallines et hydratées d’hydroxyde d’aluminium et d’hydroxydes de fer, avec des complexes ferreux solubles et incolores, qui s’oxydent à l’air. La « latérite » d’Afrique est bien différente : ce sont surtout des cuirasses ferriques, correspondant à d’anciens bas de vallées, indurées par le fer préalablement solubilisé en complexes par les solutions fulviques provenant des litières végétales (on donne le nom collectif d’acides fulviques à la fraction la moins polymérisée, la plus soluble des acides de l’humus, réservant le nom d’acides humiques à la fraction de plus haut poids moléculaire). Ces cuirasses se sont formées dans des conditions édaphologiques bien plus couvertes et forestières qu’actuellement.

Tout autour du Massif Central, on trouve des gisements de kaolinite, plus ou moins ferrugineuse. Tous ceux que je connais proviennent de l’enlèvement de couvertures de sols tropicaux, lorsque la surrection et le découpage du Massif Central sous la poussée alpine, a livré ses épaisses couvertures de sols ferrallitiques et fersiallitiques (du Crétacé surtout, et des quelques épisodes tropicaux du Tertiaire) à l’érosion rapide.

Plus rarement, et c’était le cas de notre carrière de Saint-Jacut du Mené, la kaolinite est lacustre, formée en eaux acides et réductrices, avec abondance de pyrites, voire d’acide sulfurique. Dans de tels cas, la kaolinite coexiste avec des argiles beaucoup plus communes, ici réputées par Jean Nicolas, être de la glauconite, plus simplement dénommée illite selon d'autres auteurs, dont Philippe Toubeau. Le feuillet d'illite est symétrique comme celui des micas, d’équidistance dix Ångströms : une couche où les cations silicium sont en coordinence tétraédrique entourés d’oxygènes, une couche octaédrique occupée par des cations aluminium (assez rarement) ou magnésium (plus souvent) ou fer ferrique, et encore une couche tétraédrique de silice (argiles 2/1).

Dans les micas, ces feuillets sont boutonnés l’un à l’autre par des cations potassium. Pour cela les charges négatives capables de retenir fermement ces cations, sont bien au plus près, dans les couches tétraèdriques. Dans l’altération de surface, avec les eaux de pluie et le lessivage des cations, les micas peuvent s’altérer progressivement en argiles 2/1 : perte d’une partie des cations intersticiels, remplacés par de l’eau, substitutions partielles des cations formateurs (dans le feuillet), certains de ces cations sont remplacés par l’hydrogène de l’eau (cation hydronium), avec défauts de charges à l’intérieur de la couche octaédrique (donc champ électrique moins bien localisé), fragmentation des cristaux de plusieurs ordres de grandeur. Tous les intergrades existent entre les micas et les argiles 2/1, toutes les tailles de cristaux. Alors que les feuillets de kaolinite (argile 1/1) et de talc (phyllite lui aussi, magnésien et non alumineux, et de structure 2/1) sont électriquement neutres, les argiles vraiment plastiques et gonflantes sont des macro-anions, équilibrés par des cations échangeables, alcalins ou alcalino-terreux.

J’ai insisté sur la kaolinite, quoique minoritaire de par le monde, très minoritaire dans les régions tempérées, car elle est de loin la meilleure dans les réactions argile-chaux et argile-soude, (le plus souvent en conditions hydrothermales), qui sont le centre de ma compétence dans ces années 1974-1986. C’est la kaolinite l’argile la plus vulnérable à une attaque alcaline.

Lorsqu’on fait réagir de l’argile avec de la chaux, il se forme les hydrates usuels de la chimie des ciments, formés en partie à partir du klinker broyé, et partie par attaque de l’argile par la chaux néoformée lors de l’hydratation du ciment. Or, ces minéraux sont pas ou peu cristallins. C’est cela la « cristallisation à froid des argiles » ! Or le ciment est un bien moins bon fournisseur de chaux Ca(OH)2, que la chaux industrielle proprement dite, trois à dix fois moins bon, selon sa composition. Donc même si elle est encagée d’hydrates calciques qui lui donnent de la résistance mécanique, très peu d’argile est transformée, aussi reste-t-elle gonflante. C’est ce qui explique les caractéristiques de gonflement désastreuses du mélange argile-ciment, en usage avant mon arrivée, à l'INSA de Rennes, comme à l'usine de Saint-Méen. Tout cela, notre brillant professeur de béton, l’ombrageux Michel Laquerbe, l’ignorait ! Pourtant depuis environ cent ans, tout maçon savait déjà que mélanger de l’argile avec du ciment, c’est une grosse bêtise : ça gonfle et ça ne tient pas ! La seule exception concerne les chapes d’étanchéité, où l’on ajoute une petite quantité de montmorillonite à un mortier surdosé en ciment.



La structure de l'escroquerie Laquerbe, dans les années 70-80 :

Très vendeur, ce professeur Laquerbe profitait du fait que dans les métiers du génie civil, à l’exception d’un petit noyau d’experts à la fois ingénieurs et scientifiques, principalement au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, presque personne n’a les compétences en minéralogie et en cristallographie, ni même en chimie des ciments, pour déceler le niveau des escroqueries intellectuelles pratiquées.

L’imposture scientifique : diriger les thèses à son propre service.
J’ai vu préparer des thèses sous sa direction, où les élèves respectaient scrupuleusement la terminologie de leur chef, sans jamais pouvoir en donner une définition, ni de principe, ni expérimentale. En privé, ils avouaient et leur ignorance, et leur incapacité à rien comprendre à la théorie localement officielle, mais
« Tu comprends, ici, je suis pour avoir ma thèse ! Pas pour rechercher ou dire la vérité ! J’ai une bourse pour un an, pas plus ! ». Cela, c'était le thésard tunisien. J'ai lu une thèse terminée une semaine avant sa soutenance. Je ne garantis pas qu'il s'agissait de celle du thésard syrien, ou d'un troisième thésard. Elle contenait cette conclusion d'un paragraphe « Mais la question reste posée : Qu'est-ce que la cristallisation à froid des argiles ? » Prudemment, le garçon enchaînait directement sur ses résultats expérimentaux. Je ne m'explique pas l'inexcusable complicité des deux autres membres du jury, avec la fraude de Laquerbe. L'université de Bretagne n'a pas du tout joué son rôle de garde-fous.

Subjuguer le groupe Chaffoteaux et Maury.
Ce professeur avait subjugué une filiale du Groupe Chaffoteaux et Maury (fabricant de chauffe-eau à gaz, usine à Saint-Brieuc), La Société Métallurgique de Bretagne, qui était à la recherche d’une diversification. Un pavillon-pilote fut construit avec ces briques d’argile-ciment expérimentales, sur le campus de Rennes. Elles avaient été fabriquées dans une usine de la région toulousaine. Les maçons durent ragréer des fissures monumentales. Puis on cacha le tout sous une grosse couche d’enduit.
La Société Métallurgique de Bretagne sut se défausser. Le groupe créa une autre filiale, portant le nom commercial détenu par Michel Laquerbe : STARGIL. Quand je suis arrivé, ils avaient reconverti une briquetterie à Saint-Méen (à mi-chemin entre Rennes et de Saint-Brieuc), et avaient commencé à produire selon le procédé. Les maçons avaient commencé à revenir furieux, réclamant qu’on leur rembourse et la marchandise et la façon : à peine enduisaient-ils une cloison montée avec ces briques plâtrières en argile-ciment, que la cloison bombait tellement que leur enduit tombait. Ces briques gonflaient de 2000 à 7000 ppm au test d’humidification normalisé par le CTTB. La norme était à 600 ppm au maximum...
Le Directeur Général de Stargil, Henri de Gail, venait de recevoir ces résultats de mesures catastrophiques, quand je l’ai rencontré le 26 novembre 1982. Il m’engagea sur le champ, avouant : « Nous avons besoin de devenir plus intelligents ». Oui, ils en avaient vraiment besoin, et j’allai de surprise en surprise. Longtemps après, il m’avoua : « Si vous étiez venu me voir deux semaines plus tôt, je vous aurais ri au nez : Oh ! nous avons bien mieux que vous ! … »
Or Stargil était déjà engagé dans des missions d’études de faisabilité en laboratoire, avec des clients d’un peu partout. La plupart de ces clients étaient des industriels, certains avaient des sous-produits à valoriser, tels que les boues de barytine de Chaillac. D’autres étaient seulement des investisseurs en quête d’un procédé industriel qui leur fournirait ensuite une mini-usine clé en main, ainsi un investisseur en Centre-Afrique. Un ou deux des clients étaient des wilayas algériennes, en quête de technologie appropriée à l’état du développement algérien : Wilaya d’Annaba (et peut-être une autre ? Constantine ?). En effet, Stargil faisait valoir que les usines selon son procédé pourraient être de petite taille, permettant de ne pas commencer par un gros investissement, auquel le tiers-monde ne fournit pas facilement un marché. Toutefois, Stargil n’avait aucun expert en technologies appropriées au Tiers-Monde, et ne reposait que sur l’enthousiasme de l’ingénieur Jean-Louis Gleizes, céramiste spécialité terre cuite.

En décembre 1982, muni d'une voiture de location, je rendis visite à M. Laquerbe et aux deux jeunes femmes, Sophie Le Coz et (Delphine ?) qui travaillaient dans le laboratoire de l'INSA pour le compte de la société Stargil, puis à l'usine de Saint-Méen. Nouvellement nommé directeur d'usine en remplacement de Jean-Louis Gleizes démissionnaire, Jean-Philipe Fédi, ancien élève de M. Laquerbe, m'attendait pour me soumettre son problème : quand il pompait l'eau de la carrière de Saint-Jacut du Mené vers la rivière voisine, les poissons mouraient. Il avait une analyse chimique de cette eau de carrière, mais ne savait pas l'interpréter. Le contenu en anions arsenicaux était négligeable, là n'était pas la toxicité. En revanche le pH était à 3,2 ou 3,3, et les anions largement dominants étaient sulfuriques, en raison de l'oxydation des pyrites, à l'air. C'était là la raison de la toxicité. Par courrier ultérieur, je précisai à M. Fédi la quantité de chaux à prévoir pour neutraliser cette eau avant exhaure. Exhaure qui ne fut jamais reprise, du reste.

Dans le stock interne secondaire d'argile de Saint-Jacut, près du mur Est de l'usine, je relevai des efflorescences au goût acide, qui évoquaient l'alun.


La greffe d’un inventeur de rechange.
Durant les cinq premiers mois de 1983, Michel Laquerbe gardant la main haute sur tous les essais de laboratoire dans l’INSA de Rennes, je fus inséré dans son laboratoire, à sa grande inquiétude. Michel Laquerbe avait l’habitude de commander des gens payés par autrui, mais qui étaient tous ses créatures : ses anciens élèves, en particulier les deux jeunes ingénieures dont c’était le premier poste après l’obtention de leur diplôme. Mes résultats précédents étaient obtenus sur des échantillons de sols ferrallitiques de Madagascar, et moulés à forte pression. Je devais adapter et transposer d’une part vers l’extrusion, indispensable pour faire des briques creuses, donc avec beaucoup plus d’eau pour obtenir la plasticité extrudable, d’autre part vers le mélange argile-schiste en usage à Saint-Méen (dépendant de ses carrières de schiste à Saint-Méen, et d’argile à Saint-Jacut du Mené, entre Merdrignac et Collinée).

En février 1983, ...  J’ai eu la surprise d’entendre dire que mes premiers résultats qui me paraissaient si décevants étaient de loin les meilleurs qu’on eût jamais obtenus, et qu’on allait désormais mettre mes perspectives de procédé au premier plan. Entré dans la maison avec un seul allié (le directeur général Henri de Gail), j’avais donc maintenant deux alliés convaincus. ... L'épisode montra aussi, par la stupéfaction de M. Laquerbe quand j'évoquai l'éventualité de sulfate de sodium décahydraté dans les pores de mes éprouvettes, qu'il ignorait les problèmes d'acide sulfurique dans la carrière, et les efflorescences, présumées d'alun, dans l'argile en provenance de Saint-Jacut.

Nous avions besoin de caractériser la plasticité des argiles et des mélanges, et je signalai qu’un étage plus haut dans le même bâtiment, le département de mécanique des sols avait toutes les procédures et les matériels de mesure de limites d’Atterberg. Les deux jeunes ingénieures Sophie Le Coz et (Delphine ?) allèrent donc s’initier à ma demande à ces essais indispensables, à l’étage au dessus, ainsi qu’à l’essai au bleu de méthylène, pour mesurer en vingt minutes l’aire massique de l’échantillon. C'était pour elles un bouleversement culturel sans précédent : pour la première fois leur professeur Laquerbe cessait d'être l'unique source de toute science. Renouvellement culturel qui a vite fait paniquer Monsieur Laquerbe...

Greffe impossible

Puis pour les vacances de Pâques ma famille vint me rendre visite depuis Saint-Quentin, et il fallut trouver des toilettes pour ma fille, âgée de huit ans. Ce fut le casus belli qui déclencha Michel Laquerbe à poser l’ultimatum à Stargil : « Ou vous videz tous MON laboratoire, ou vous mettez à la porte ce nouveau chercheur indésirable, M. Lavau ! ». Un conseil de guerre à Saint-Méen décida donc que je fus prié pour deux semaines de faire uniquement du travail théorique à domicile, tandis que les jeunes ingénieures feraient des campagnes d’essais sous ma direction scientifique secrète. Quand Michel Laquerbe apprit que ces séries d’éprouvettes à base d'argile rouge de Carmaux (Trubricar : Tuilerie et Briquetterie de Carmaux) et de cendres volantes de la centrale de Carmaux en traitement hydrothermal étaient sous ma direction et sous mon procédé, il les fit toutes briser et jeter à la poubelle, et exigea le départ de toute l’équipe Stargil.
C'est suite à cette expérimentation scrupuleuse, que M. Laquerbe se proclame depuis  spécialiste de l'utilisation des cendres volantes dans les matériaux de construction pour le bâtiment.

Incapacité à supporter un pair, peur des risques de contrôle de ses affirmations hasardeuses, addiction à la relation inégale : « Moi, je suis celui qui sais ! Vous êtes ceux qui m’écoutez ! ». Identité fragile de Michel Laquerbe, à envelopper de gloire externe, factice si l’on ne peut faire mieux, train de vie ostentatoire. Voici une menace de Michel Laquerbe à mon endroit : « Vous n’avez rien à faire ici ! Ici, on ne fait que du Stargil ! », or au même moment, d’une part il menaçait de mettre l’entreprise Stargil à la porte (et il le fit quelques semaines plus tard), et d’autre part son propre laboratoire ne faisait plus guère que du moulage à chaud de mélange soufre-sable, et on y toussait à s’arracher les bronches, suffoqués de dioxyde de soufre gazeux. Il mit l’ultimatum sous la gorge des deux jeunes ingénieures, alors payées par l’entreprise Stargil (donc par le groupe Chaffoteaux et Maury) : « Choisissez  ! Ou vous êtes avec moi ! Ou vous êtes avec ces galeux ! ». Une seule, Sophie Le Coz, choisit de venir créer avec nous un laboratoire industriel à Saint-Méen, sur l’usine qui avait été stoppée, vu les résultats industriels calamiteux.

Jamais M. Laquerbe n'est venu à Saint-Méen le Grand, excepté le jour de l'inauguration.
Michel Laquerbe avait les moyens de mobiliser le CTTB et la presse technique à son service. Mais s’il avait ainsi beaucoup de faire savoir, je n’ai jamais constaté chez lui du savoir faire : zéro rigueur, zéro créativité, zéro fécondation de ses collaborateurs, zéro remue-méninges, connaissances fort étroites. Juste grande gueule, et orgueil ombrageux et paniquard.

M. Laquerbe n'a jamais perçu l'adaptation spécifique de l'extrudeuse Händle, à l'usine de Saint-Méen.
Cette extrudeuse fabriquée par Händle GMBH à Mühlacker, était un modèle unique, spécifié par M. Gleizes pour ce mélange insuffisamment plastique, qu'était le mélange stocké à Saint-Méen par l'entreprise Rivière avant cessation de ses activités (moitié schiste de Saint-Méen, moitié argile de Saint-Jacut), floculé et raidi par environ 10% d'ajout de ciment. Partout ailleurs dans l'industrie, aucune autre extrudeuse industrielle n'a un gueulard aussi long, de convergence aussi douce, avec des raccordement plus progressifs avec les filières de sortie. Or pour l'affaire [Iran], M. Laquerbe a approuvé le choix de deux extrudeuses visiblement inaptes à ce travail difficile. Bien que dans son rédactionnel paru dans Industry Africa de septembre 1992, M. Laquerbe se vante de l'usine de Saint-Méen comme référence de son expérience industrielle triomphante, il n'a retenu aucun des enseignements de Saint-Méen. Mais ceci sera développé dans le second document.

En particulier, M. Laquerbe n'a jamais rien soupçonné des études minéralogiques menées par l'Institut de Géologie et de Minéralogie de Nancy, ni du complément d'étude géologique et minéralogique mené sur la carrière de Saint-Jacut du Mené par M. Philippe Toubeau, thésard au LCPC (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées) sous la direction d'André Le Roux. Ce gisement d'argile lacustre avait été daté du Lutétien terminal, ou Sannoisien par les pollens, mais je n'ai plus la source de l'information fournie par M. Toubeau. Antérieurement, était paru en 1962, une étude de la couche d'argile verte de Saint-Jacut, par Jean Nicolas, dans le volume "Genèse et synthèse des argiles", actes du colloque CNRS du 3 au 6 juillet 1961. Jean Nicolas avait souligné combien l'illite majoritaire dans la couche d'argile verte du gisement de Saint-Jacut, ressemble chimiquement à une glauconie, alors qu'elle n'est pas de genèse marine, mais continentale, lacustre ou marécageuse, avec matière organique réductrice et pyrites, avec preuve d'un drainage subtil : présence de 2% de grains de quartz très fins. La kaolinite est présente, minoritaire, environ un tiers à un quart en masse.

Si l'on examine à présent le diffractogramme publié par Jean Nicolas, on y relèvera les faits suivants :

Argile kaolino-illitique de Saint-Jacut

Je n'ai jamais pu mettre la main sur une étude minéralogique du schiste de Saint-Méen, réputé appartenir à la série des phyllades de Saint-Lô. Ce schiste était clair et peu consistant, facile à broyer.

Vous trouverez en annexe une copie de l'article de MM Toubeau et Le Roux, contenant un profil géologique de la carrière de Saint-Jacut,

Profil géologique de la carrière, Saint-Jacut

et deux diffractogrammes des argiles prélevées aux niveaux 2 et 6.

2 diffractogrammes Saint-Jacut.

En 1984, j'ai eu entre les mains une pré-version beaucoup plus détaillée du travail de M. Toubeau, précisant notamment la datation par la palynologie, et les différences entre la topographie actuelle et la topographie lacustre à l'époque Sannoisienne.

Ces trois diffractogrammes ne sont pas évidents à comparer entre eux, ni à ceux qu'on va trouver dans le document d'expertise suivant. Puisqu'ils ne le précisent pas dans les publications, il faut déterminer par le calcul quel était le métal d'anticathode dans ces générateurs de rayons X.
Au LCPC, M. Toubeau utilisait la raie K alpha du cobalt, de longueur d'onde moyenne (c'est un doublet, en réalité) 1,790908 Ǻngströms. Preuve par la raie (1 0 -1 0) du quartz à 24,3°, et la raie (1 0 -1 1) du quartz à 31,1°, pour des équidistances de 4,26 et 3,34 Ǻ.
Au laboratoire de géologie appliquée de la Sorbonne, Jean Nicolas utilisait la raie K alpha du cuivre, de longueur d'onde moyenne 1,542476 Ǻngströms. Preuve par la raie (002) de la kaolinite, d'équidistance 3,569 Ǻngströms, présente à l'angle 12,4°.

La comparaison avec les quelques études que j'ai pu réunir, notamment celles signées par M. Toubeau et Le Roux, du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, dont deux au moins profitent directement de l'expérience de leur coopération avec nous, et de l'étude de la carrière de Saint-Jacut du Mené par Philippe Toubeau, et que vous trouverez en annexe, est écrasante.
On relèvera les précautions méthodologiques suivantes, dans les trois articles joints :

Relevé topographique et évaluation géologique de la carrière,
identification géotechnique, avec mesures des limites d'Atterberg (teneur en eau pour tels comportements plastiques normalisés), tamisage à 80µm, optimum (en eau) Proctor et densité obtenue par compactage Proctor normalisé,
profil granulométrique, sédimentométrie, évaluation par sédimentométrie de la fraction inférieure à 2µm,
répartition du profil granulométrique entre sables, limons et argiles, selon classification normalisée,
essai au bleu de méthylène pour évaluation de l'aire de ces macro-anions que sont les micelles argileuses,
analyse thermopondérale (= "perte au feu", selon température),
étude minéralogique, combinant analyse chimique, examens microscopiques et à la microsonde, et diffractogrammes X,
synthèse minéralogique sommaire, centrée sur la fraction fine, argileuse,
mesure de la réactivité des argiles, par réaction à la soude caustique de concentration N, puis destruction à l'acide nitrique des hydrates formés, et dosage de la silice et de l'alumine ainsi mobilisées par la soude,
interprétation très différenciée selon qu'ils ont constaté de l'argile kaolinique, ou une argile 2/1 (feuillet élémentaire de 10 Ǻ), qu'elle soit d'équidistance stable comme une illite, ou gonflante (montmorillonitoïdes), les hydrates néoformés ont des propriétés fort contrastées,
recherche de composants nocifs, tels que les pyrites et les matières organiques,
fabrication d'éprouvettes selon une procédure normalisée,
prises périodiques de la résistance obtenue,
essais à l'immersion,
typologie des arènes convenables ou impropres selon leur granulométrie, et l'abondance et la nature minéralogique de la fraction argileuse,
conclure en recommandations utilisables par les praticiens.

Regardez-les bien, ces précautions méthodologiques, car vous n'en retrouverez presque rien sous la plume ou la direction de M. Laquerbe.

Possédé par son auto-affirmation qu'il est la science à lui tout seul, Monsieur Laquerbe, non seulement était obsédé d'éliminer quiconque était d'un niveau scientifique qui put lui faire ombrage, mais de toute évidence n'a pas non plus accepté de collaborer avec d'autres scientifiques, dont il aurait reconnu et estimé la compétence. Hé oui, s'il reconnaissait les autres, alors il n'aurait plus été la science à lui tout seul... Voilà pourquoi le tribunal ne trouvera dans le dossier de cette calamiteuse affaire d'Iran aucune étude géologique de la région, aucune étude faite par un sédimentologue pour expertiser et évaluer les ressources du gisement pressenti, aucune étude ni minéralogique, ni granulométrique, ni en plasticité, ni en ions solubles, ni en matières organiques, ni en sulfures ou aluns, ... Monsieur Laquerbe ne sait même pas que ça existe. Il n'a jamais daigné apprendre ni les bases ni les méthodes du métier d'expert qu'il prétend posséder.

Ce qui n'a pas changé non plus, entre l'affaire Stargil avec l'usine de Saint-Méen, et l'affaire [Iran], c'est le refus total de Monsieur Laquerbe d'être fournisseur de services à ses clients. Il se contente d'exercer une domination jalouse et infantile, de mettre en scène son complexe de supériorité, mais sans savoir ce qu'il fait, ni rendre les services même basiques à son client. Nous avons affaire à un caractériel, et non pas à un expert ni technique ni scientifique.


Fait à Vaulx en Velin, le 26 novembre 2008.
Reconnais avoir connaissance qu'une fausse attestation de ma part m'expose à des sanctions pénales, et qu'elle est établie dans le cadre d'un litige. La grande majorité de mes archives de cette époque ont été détruites par malveillance ; je retrouve juste quelques portions de listings, glissés comme signets dans des manuels et handbooks, dont certains m'ont été restitués.














Pièces annexes :
André Le Roux, Philippe Toubeau, Nathalie Auxire, 1988. Mise en évidence de l'aptitude au traitement des sols argileux. Bull. liaison Labo P. et Ch. 154 - mars-avril 1988 - Réf. 3279.

André Le Roux, Philippe Toubeau, 1987. Importance des minéraux accessoires dans la terre stabilisée. Bull. liaison Labo P. et Ch. 149 - mai-juin 1987 - Réf. 3214.

André Le Roux, Philippe Toubeau, 1987. Utilisation d'arènes granitiques pour la fabrication de béton en terre. Bulletin de l'association internationale de géologie de l'ingénieur. N° 35, 1987.

André Le Roux, Philippe Toubeau, Assefa Tessema, 1987. Etude des possibilités de fabrication de briques de  terre crue à partir de sols ethiopiens.
Bulletin de l'association internationale de géologie de l'ingénieur. N° 36, 1987. Page 1 uniquement.

Traitement des sols à la chaux et (ou) au ciment. Note de juillet 1990, issu du CETE centre-Ouest. dt658.pdf